Le musicothérapeute

Le musicothérapeute est un professionnel de santé. Il a des connaissances confirmées dans le domaine musical, une pratique musicale régulière et des capacités d’improvisations instrumentales et/ou vocales. Il a suivi une formation spécialisée en musicothérapie. Sa formation professionnelle lui assure un savoir théorique, pratique et clinique en psychologie et neuropsychologie, psychiatrie, psychopathologie, neurophysiologie de la musique, développement personnel. Il connait et applique les règles éthiques et déontologiques de la profession, et travaille dans le strict respect du code de déontologie. Le musicothérapeute s’inscrit dans une démarche de soin, d’accompagnement ou de soutien psychologique.

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Pour quel public ?

La musicothérapie s’adresse à toute population : nourrissons, jeunes enfants, adolescents, adultes et personnes âgées. En fonction du contexte et du projet de soin ou d’accompagnement, les séances de musicothérapie peuvent être proposées de manière individuelle, groupale ou familiale. Il existe différentes techniques de musicothérapie, adaptées aux populations concernées.

Les musicothérapeutes travaillent dans divers domaines. Ils interviennent le plus souvent au sein d'équipes pluriprofessionnelles, en collaboration avec des professionnels de santé, des travailleurs sociaux ou encore des enseignants. Pour autant, les musicothérapeutes peuvent exercer en libéral ou en autoentreprise, être salarié d'une institution ou intervenir dans un cadre associatif.

Quels bienfaits ?

La musicothérapie s'applique à un vaste champ d'intervention et, par conséquent, peut permettre un mieux-être chez des patients à travers un large éventail des possibles. Voici une liste non-exhaustive des bienfaits de la musicothérapie :

- Améliorer l'humeur : constatable notamment à travers une réduction de l'anxiété, du stress et de la dépression ;

- Soulager la douleur : notamment en soins palliatifs, post-anesthésiques, intensifs et néonatals ; ce soulagement permet de réduire l'utilisation de morphine et autres sédatifs, anxiolytiques et analgésiques.

- Améliorer la qualité de vie de personnes souffrant de difficultés sociales : notamment chez des personnes souffrant de schyzophrénie, permettant une diminution de l'isolement social et une augmentation de l'intérêt pour les événements externes et les interactions sociales.

- pallier à certaines difficultés scolaires : en travaillant sur des matières nécessaires à l'école (comme le français) à travers des méthodes de remédiation cognitivo-musicale des troubles de l'apprentissage ; cela permet également de réduire le stress engrangé par l'apprentissage.

- Améliorer les capacités de communication de personnes atteints de troubles du langage et de la communication : notamment les personnes atteintes d'autisme. La musicothérapie favorise alors les vocalisations, verbalisations, l'utilisation de gestes, l'attention soutenue et le reccours à des actes de communication.

- Améliorer le sommeil : les effets apaisants d’une musique douce – instrumentale ou chantée, enregistrée ou en direct – ont été observés à tous les âges de la vie. Selon les résultats d’études cliniques effectuées auprès de personnes âgées, la musicothérapie pourrait faciliter l’endormissement, diminuer le nombre de réveils, améliorer la qualité du sommeil et en augmenter la durée ainsi que l’efficacité.

- Contribuer au développement de l'enfant dans la période pré-natale : calmer le nourrisson, stimuler le développement du langage, augmenter la prise de poids et la tolérance à la stimulation, réduire le stress et la durée de l’hospitalisation.

- Contribuer au soulagement des symptômes liés à la démence : amélioration des habiletés sociales et de l’état émotionnel, diminution des troubles du comportement (agitation, agressivité, errance, etc.), permettant de réduire les interventions physiques et pharmacologiques.

- Améliorer la coordination des personnes atteintes de la maladie de Parkinson : amélioration de la vitesse de marche, de la distance et la cadence du pas, ainsi que la précision des mouvements. De plus, certains avantages ayant trait aux fonctions émotionnelles, au langage et à la qualité de vie ont aussi été documentés.

Le cadre d'une séance

Une séance de musicothérapie se déroule de préférence dans une salle dédiée à cette pratique, neutre, insonorisée et à l'écart des lieux de passage. Cette salle reste la même et ne change pas de disposition.

Les séances se déroulent à un jour et une heure fixe. La durée dépend du nombre de patient et de leurs capacités de concentration. En général, les séances durent entre 30 minutes et 1 heure. Le thérapeute peut décider d'arrêter une séance s'il juge que le patient n'est plus en état de continuer.

Certaines règles sont à respecter durant une séance, notamment celle du respect du matériel. De plus, le musicothérapeute est garant de la confidentialité des informations recueillies au cours des séances avec le patient. Cependant, ce contenu peut être partagé avec les professionnels concernés, par souci de coordination de la prise en charge du patient.

Les méthodes utilisées en musicothérapie sont principalement la musicothérapie active, la musicothérapie réceptive et la détente psychomusicale. Elles sont précédées d’un entretien préliminaire, d’un bilan réceptif et d’un bilan actif, qui permettent au musicothérapeute de déterminer et d’évaluer le travail, la méthode et de définir les premiers objectifs thérapeutiques.

La musicothérapie active

La musicothérapie active est une discipline dans laquelle le patient crée et s’exprime à travers la musique et les sons. Elle est pratiquée avec des instruments qui ne nécessitent pas d’apprentissage préalable et vise à créer un échange, sous forme d’improvisation, dans la spontanéité et sans obligation de verbalisation. Elle est particulièrement intéressante auprès de patients présentant des difficultés relationnelles et n’ayant peu ou pas accès à la parole. La musicothérapie active se pratique individuellement ou en groupe et cherche à offrir de nouvelles possibilités d’expression à travers notamment : les instruments de musique, les sons du corps, de l’environnement, l’imitation, le dialogue, etc.

La musicothérapie réceptive

La musicothérapie réceptive s’adresse aux personnes ayant la possibilité de s’exprimer verbalement. Elle se base sur l’écoute d’extraits musicaux, sélectionnés et ajustés en fonction de l’âge, la culture et des éventuelles difficultés psychologiques du patient. Le patient est invité à s’exprimer après chaque extrait. L’écoute musicale peut faire réapparaitre chez celui-ci des souvenirs d’émotions passées, de sentiments, de sensations propices à évoquer des moments de son vécu.

La détente psycho-musicale

Cette méthode consiste à faire écouter à un ou plusieurs patients, avec un casque de préférence, un montage sonore créé par le musicothérapeute au regard des préférences musicales du patient ou d’un groupe. Ce montage sonore, incluant différentes musiques de différentes compositions et tempos, permet d’accompagner progressivement les personnes dans un état de détente et de relaxation. Cette bande peut être accompagnée ou non d’indications verbales du musicothérapeute.

Les outils thérapeutiques

a) L’entretien

Lors de cette première rencontre, le musicothérapeute pose des questions autour de la relation du patient avec la musique. Ces questions peuvent également porter sur les antécédents musicaux familiaux, l’environnement sonore ainsi que l’avis du patient sur la musicothérapie et la détente psychomusicale. Cet entretien est complété par un recueil de données auprès de la famille et du personnel soignant.

b) Le bilan psychomusical actif

Ce bilan permet d’évaluer les capacités cognitives, psychomotrices et psychosociales du patient lorsqu’il joue de la musique. Plusieurs instruments lui sont proposés durant plusieurs temps où il va pouvoir jouer seul, accompagné par de la musique puis accompagné par le musicothérapeute.

c) Le bilan psychomusical réceptif

Il est nécessaire que le patient puisse s’exprimer verbalement pour ce type d’intervention. Le musicothérapeute passe dix extraits courts de musiques très variées. Le patient est ensuite invité à s’exprimer. Ce bilan permet de recueillir des informations sur le patient, sa relation avec la musique et sa manière d’appréhender l’écoute musicale.